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Veillée de prière pour les familles
dimanche 23 décembre 2012 par Service de la Communication

Voici le texte de la méditation de notre évêque à la veillée de prière pour les familles le 8 décembre à Cahors

 

MEDITATION POUR LA VEILLEE DES FAMILLES

Au coeur de toute cette agitation médiatique autour du projet de mariage pour les personnes de même sexe, il m’a paru nécessaire au sens étymologique de ce mot : « qui ne peut pas ne pas être », il m’a paru nécessaire, dis-je, de revenir à l’essentiel, de revenir à la prière.

La prière, est communication, dialogue, communion avec Dieu, elle est aussi rencontre avec Son Fils, elle est portée de part et d’autre par une force, un souffle, celui de l’Esprit, que nous avons reçu vous et moi, le même ! De plus dans la prière, Dieu remet toute chose à sa vraie place et il nous parle de ce qui est vrai, hier, aujourd’hui et demain.

Dans Sa Création, Dieu a créé l’être humain, homme et femme, à son image et à sa ressemblance, en rendant féconde leur union par le don de la vie, celui des enfants qui confirment leur amour. « Dieu vit ce qu’il avait fait et cela était très bon ».

Oui, depuis les origines, l’homme quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, comme la femme son mari afin de ne faire plus qu’un. Jésus lui-même quand il parlera du mariage reprendra cette parole du livre de la Genèse que nous entendons si souvent comme lecture d’Evangile lors des célébrations de mariage. Et cette même parole revient comme en écho, sous la plume de Paul quand il écrit aux chrétiens d’Ephèse, par exemple.
Par le canal de l’Eglise et de la prière, cette parole nous rejoint ce soir, non pas d’abord comme une sentence ou une loi, mais comme une contemplation. Nous contemplons Dieu qui s’émerveille, se réjouit de son œuvre. Lui-même contemple sa Création et par-dessus tout cet homme et cette femme

  • qu’il a créés comme l’être premier,
  • qui lui demeurent à jamais unis par le souffle de sa vie déposé en eux et
  • qu’il appelle à s’attacher l’un à l’autre.

« Il vit ce qu’il avait fait, et cela était très bon ».

Que dans notre prière, ce soir, l’Esprit nous ramène aux fondements mêmes de notre histoire humaine, pour nous rappeler d’où nous venons et Celui qui en est la source, le commencement, l’origine.

L’origine de la vie et du couple, nous n’en avons pas décidé par nous-mêmes nous ne l’inventons pas, nous la recevons dans la prière comme un don de Dieu depuis la première aube du monde. Ce don est non manipulable, non négociable.

Cette origine en Dieu, son agir divin établissent les bases d’une anthropologie universelle qui créée l’humanité homme et femme pour

  • qu’elle soit féconde et remplisse la terre,
  • que la vie de l’un comble la vie de l’autre dans la richesse de leur altérité,

parce que le Créateur les a façonnés, différents et l’un pour l’autre. Même la société civile à la Révolution a institué le mariage sur cette forme unique d’union entre l’homme et la femme.

Dans cette veillée de prière, face au Seigneur, prenons aussi le temps de nous recevoir de lui et de méditer, d’intérioriser ce verset du psaume 139 : « Je reconnais devant toi, le prodige, l’être étonnant que je suis ». Cette union de l’homme et de la femme, nous la portons en nous. Il y a en nous cette part de paternité et de maternité, cette présence de notre père et de notre mère, inscrits pas seulement dans nos gènes, mais dans notre cœur, notre esprit, notre corps depuis la Création du monde. Elle fait de chacune et de chacun d’entre nous un être unique, singulier, original. Cette double présence en nous, n’est pas que biologique, elle appelle l’enfant à identifier celle et celui qui l’ont conçu, sous les traits de son père et de sa mère.

Ainsi l’enfant n’est pas une propriété que l’on acquiert et dont on prend possession rien que pour soi, mais il a des droits à lui, et parmi ces droits, celui de voir et de connaître son père et sa mère, de vivre avec eux. C’est dans ce rapport à l’altérité homme-femme, au sein de sa famille, qu’il peut construire sa personnalité et sa propre vie.

« Je reconnais devant toi, le prodige, l’être étonnant que je suis ». Chères familles et chers enfants, il est beau de redécouvrir au coeur de notre prière commune, la richesse et la nécessité des liens dans les rapports familiaux que Paul développe dans sa lettre aux Ephésiens avec sa façon toute particulière de les lier à la relation du Christ et de l’Eglise.

Le verbe "soumettre" utilisé dans la relation entre les épouses et leur mari peut nous choquer et nous rappeler le sort injuste des « femmes soumises ». Mais dans la bouche de Paul, il n’a pas le sens d’écrasement de la femme par son mari, plutôt l’idée que l’épouse se place sous la protection de son mari, dont l’autorité est de l’aider à grandir à s’épanouir, à vivre heureuse.

D’ailleurs de nos jours, combien d’épouses protègent leurs maris et de leur autorité de femme, d’épouse et de mère, l’aident à grandir lui aussi, à s’épanouir et à être heureux dans nos époques incertaines. C’est la raison pour laquelle, Paul ajoute tout de suite : "Soyez soumise à vos maris comme au Seigneur".

Jésus n’abaisse pas la personne humaine, au contraire, il la relève c’est tout le sens du Salut. Se soumettre à lui, c’est toujours avancer vers la Vie et s’épanouir dans Sa vie.

Etre chef de famille, c’est d’abord veiller à cela, au bonheur et à la sécurité de sa famille, la guider sur les sentiers sûrs de l’existence avec Jésus comme compagnon de route. La responsabilité des époux se résume en un mot : Aimez, pas à partir de n’importe quel modèle, mais sur celui du Christ qui est prêt à tout pour sauver un seul de ces petits qui sont ses frères, en donnant sa vie jusqu’au bout.

Ainsi être époux c’est vivre la beauté du don pour les siens jusqu’à l’extrême, en aimant son épouse comme lui-même, ajoute St Paul. C’est à partir des liens qui unissent les époux que Paul nous dévoile ceux qui unissent le Christ et l’Eglise. C’est là encore une contemplation.

Chez Paul, les enfants non plus ne sont pas en reste : Il les appelle à l’obéissance. Difficile, car il y a un âge où l’on n’a plus trop envie d’obéir. Mais si on comprend bien ce que veut dire "obéir", c’est prêter l’oreille aux conseils que l’on nous donne, c’est entendre une parole qui nous fait du bien et qui nous apprend à vivre pour ne pas aller dans le mur. C’est un devoir envers ses parents.

Paul nous invite à les honorer parce qu’ils sont : nos parents.

Dans ce merveilleux temps de prière, le Seigneur nous propose un examen de conscience sur la façon dont nous vivons au sein de la famille notre vocation d’épouse, d’époux, d’enfants, de petits-enfants, pour qu’elle en ressorte plus forte, renforcée et soutenue par l’amour du Seigneur.

J’ai voulu modestement et imparfaitement, j’en suis convaincu, alimenter votre prière, persuadé que je suis que c’est en le bénissant, dans la louange et l’action de grâce, qu’on lui rend tout le bien qu’il nous a fait. Et la famille est notre plus grand bien, le vôtre, le mien, celui de toute l’Eglise et je voulais vous le dire en priant avec vous et en vous manifestant mon affection.

Je ne vous ai parlé que de l’union entre l’homme et la femme, mais c’est cela, je pense que vous attendiez avant tout de votre évêque pour qu’il vous encourage vous et vos enfants à vivre - chaque jour plus qu’hier et bien moins que demain -, la beauté de l’amour en famille et la grandeur du mariage chrétien.

Je vous confie à Marie dont nous célébrons aujourd’hui l’Immaculée Conception. Elle que l’Esprit recouvrit entièrement, elle qui est la Mère de nos familles : que sa prière et son amour nous soutiennent et nous portent toujours à tourner nos regards vers le Père et vers Son Fils.

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